Rosa chinensis Des « sauvages »à la floraison très remontante
Rosa chinensisexiste dans la nature, mais a été trouvé et décrit plusieurs décennies après l’introduction en Europe de ses hybrides. Cette dénomination désigne un groupe de cultivars obtenus en Chine de manière sans doute fort ancienne, d’importance historique majeure par le caractère remontant de la floraison. Christophe Chambolle et Valéry Malécot
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Rosa chinensis a d’abord été décrit à partir d’un matériel cultivé aux Pays-Bas, vraisemblablement introduit de Chine à la fin du xviiie siècle. Certains nomment cette forme cultivée var. chinensis, d’autres ‘Old Blush’, ‘Parson’s Pink China’, voire Rosa odorata var. erubescens. La version sauvage de Rosa chinensis, la variété spontanea, a été trouvée bien plus tard dans les régions de l’ouest de la Chine.
Schématiquement, il existe d’une part des hybrides entre Rosa chinensis var. spontanea et Rosa odorata var. gigantea, donnant des diploïdes* à fleurs roses ou roses-jaunes, doubles, nommés ‘Hume’s Blush’, ‘Yellow Tea Scented’, ou encore Rosa odorata var. pseudindica, et var. odorata et apparentés. D’autre part, il existe des hybrides impliquant Rosa multiflora, qui sont diploïdes et triploïdes*, à fleurs rose foncé ou rouges, et souvent attribués à Rosa chinensis var. semperflorens. Tous ces hybrides devraient porter un autre nom que Rosa chinensis ou Rosa odorata, mais l’état des connaissances n’a pas encore permis une telle clarification.
La différence marquante entre la version sauvage (à fleurs rouges, roses ou blanc crème) et ces multiples hybrides concerne la floraison remontante, assez rare chez les rosiers botaniques et absente de la plante sauvage, tandis qu’à l’inverse une floraison plus ou moins perpétuelle est considérée comme caractéristique des rosiers de Chine. Cette aptitude à remonter s’avère constante, toutefois inégale, conséquence logique du caractère hybride des membres de ce groupe.
Des cultivars à fleurs simples comme ‘Sanguinea’ et ‘Mutabilis’ ont une feuillaison et une fleur très proches des plantes sauvages, avec l’atout supplémentaire d’une floraison pouvant s’avérer permanente en climat doux. Côté parfum, le groupe s’avère en général moins bien doté que d’autres rosiers. Imaginez un arbuste très facile à multiplier par bouturage, faiblement épineux voire inerme, au feuillage ornemental quand il est jeune, jamais malade, sempervirent, ne se taillant pas et presque toujours fleuri !
Telles sont les variétés citées, à condition de leur procurer une exposition chaude, en contexte urbain ou dans le sud de la France. Supportant des gelées sévères jusqu‘à - 15 °C, avec un net caractère thermophile, ils vont donner un résultat remarquable, formant un petit ou grand buisson dense, variant de 1 à 3 m en tous sens, suivant le degré de « confort » offert par le jardinier : des arrosages copieux et espacés en cours de végétation, dans un sol profond et fertile.
Les fleurs sont simples ou doubles selon les cultivars, parfois solitaires ou groupées par quatre ou cinq, qui atteignent 6 cm de diamètre. D’autres variétés sont sarmenteuses ou naines. Si la forme des fleurs est souvent ordinaire, avec des pétales vite chiffonnés, le comportement de ces plantes, leur rusticité, leur vitesse de croissance et leur floribondité invitent à les redécouvrir. Ces qualités leur livrent un attrait dépassant largement leur statut d’ascendant des rosiers modernes.
Diploïdes et triploïdes : contenant un nombre double ou triple (deux ou trois fois N) de chromosomes dans le génome.
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